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Page:Lauzun - Itinéraire raisonné de Marguerite de Valois en Gascogne d'après ses livres de comptes (1578-1586), 1902.pdf/95

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ville de Montpellier, à la remise des peines pour les faits de guerre antérieurs, etc., etc.

Mais la tâche de Catherine n’était pas finie. Il fallait le plus promptement possible assurer l’exécution desdits articles ; aussi envoya-t-elle Verac et Yolet en Languedoc, puis d’autres délégués dans les autres provinces et villes principales, afin qu’ils fissent observer l’édit de pacification. Elle emploie indistinctement protestants et catholiques, voulant bien prouver par là que le passé est oublié et que commence réellement pour le pays une ère de tolérance et de sécurité.

Catherine quitta Nérac le mercredi soir, 4 mars 1579, et s’en vint coucher au Port-Sainte-Marie[1]. Le lendemain elle arrivait à Agen.

Quant à sa fille Marguerite, la Reine-Mère écrit à cette date à sa Commère la duchesse d’Uzès :

« Je suys encore si estourdie de ceste Conférence et d’avoir tant escript, que n’aurés plus longue lettre de moy pour cet coup, sinon que vous diré que ma fille ayst demeurée avecques son mary, résolue de n’en plus bouger. Je les revoyré encore à Castelnaudary…[2] ».

Marguerite resta en effet à Nérac avec le Roi son mari, jusqu’au 11 mars. Ses livres de comptes sont formels à cet égard.

Total des dépenses pour le mois de février : 2,056 écus, 27 sols, 7 deniers. Le tout payé.

Mars 1579

Du dimanche 1er mars au mardi 10, séjour à Nérac, avec tout son train.

À partir du moment où Marguerite se trouve séparée de sa mère, ses lettres se font moins rares. Quelques-unes mêmes, écrites à cette époque à la duchesse d’Uzès, nous édifient sur ses plus secrètes pensées, ses espérances, ses occupations journalières. Si Guessard nous en a fait connaître certaines, il en existe beaucoup d’autres dans les fonds français et Dupuy de la Bibliothèque nationale, entièrement inédites, et non les moins curieuses. Louise de Clermont-Tallart, veuve de François du Bellay, remariée à Antoine de Crussol, créé duc d’Uzès en 1565, était, on ne l’ignore

  1. Lettre du 4 mars. Fonds français, no 3319, fo 5. Il est probable qu’elle séjourna à ce moment au couvent de Paravia, attendu que quelques jours avant, et alors qu’elle croyait tout rompu, la Royne avoit deja commandé d’aprester son disner lendemain aux religieuses du Paradis » dit le Journal du secrétaire de Damville.
  2. Lettre à la duchesse d’Uzès, Fonds français, no 3387, 18. Cf. t. IV, p. 292.