Aller au contenu

Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/20

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
LE CHÂTEAU

sable, ne sort pas du département de Lot-et-Garonne. Elle se dirige en quittant Fumel vers le nord, suit pendant sept kilomètres le faîte des coteaux qui bordent la rive gauche de la jolie vallée de la Lémance, bifurque vers l’est à la jonction du chemin de Las Treilles et de Saint-Front, et descend, pendant près de trois kilomètres au sud, une gorge, boisée de pins, de chênes, de noyers, de châtaigniers séculaires, qui la font des plus pittoresques. Elle aboutit directement à la cour d’honneur du château.

L’autre, plus courte de trois kilomètres, beaucoup plus riante et que nous recommandons aux visiteurs de prendre de préférence, malgré son état encore inachevé, suit, toujours en sortant de Fumel, la route de Cahors jusqu’à Condat, remonte en cet endroit la vallée de la Thèze jusqu’un peu au delà de la limite du département du Lot, pénètre dans ce département durant trois kilomètres, passe sous le village de Couvert aux pierres rougies par le temps, et arrive au bas du château do Bonaguil, où elle rentre dans le département de Lot-et-Garonne. Car, bâti sur un haut promontoire, le château est comme le sommet d’un cône renversé dont les deux côtés, formés par les deux ruisseaux qui se joignent à ses pieds, dessinent la limite de ce département.

Bien que son histoire et surtout celle de ses seigneurs se rattachent plus particulièrement aux annales du Quercy et du Rouergue, adminislrativemcnt Bonaguil a de tout temps appartenu à la Sénéchaussée de l’Agenais. Les plus vieux titres l’indiquent, et Expilly écrit au xviiie siècle que « Bonaguil forme une paroisse et une juridiction comprise en « Guienne, dans l’Agenais, diocèse et élection d’Agen, Parlement et Intendance de Bordeaux. » On y comptait, à cette époque, quarante-six feux[1].

L’orthographe du nom de Bonaguil se présente dans les anciens actes avec de nombreuses variantes. C’est par les

  1. Dictionnaire géographique, t. i, p. 678. (Édit. 1762).