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Page:Lavalette - L’Agriculture à la Guadeloupe, 1878.djvu/85

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France un échange des productions utiles de leurs climats, et on prit toutes les mesures pour altteindre le but.

Le ministre recommanda d’avoir toujours prêtes, dans les jardins de la colonie, des collections bonnes à faire expédier, de tenir au courant le catalogue des plantes cultivées, de rendre fructueux l’échange mutuel des productions de chaque colonie. Le 7 août 1817, une dépêche invitait les administrateurs en chef à donner leurs soins à la multiplication des plantes utiles, surtout des végétaux favorables à la nourriture, à la santé des hommes, des animaux et au commerce d’exportation.

En 1819, le ministre avait adressé divers documents concernant l’économie rurale et politique de la Guadeloupe et attiré l’attention des habitants sur la culture en grand de la pomme de terre, l’introduction des diverses plantes et du cafier de l’Inde, les engrais et les instruments aratoires propres au sol, la culture de l'alstroemeria comestible du Pérou, celle du nopal et de la cochenille, la formation des prairies artificielles, les moyens employés pour détruire les rats et autres animaux nuisibles, les hattes et les haras, la fabrication du sucre.

En même temps le gouvernement envoyait dans toutes les colonies des chimistes, des agriculteurs, pour imprimer à l’agriculture coloniale une marche plus intelligente et la faire sortir des pratiques du passé que le manque de bras allait rendre plus difficiles,

Houel, gouverncur de la Guadeloupe de 1645 a 1664, avait introduit l’usage de labourer les terres au moyen d’une charrue conduite par des bœufs. Cet usage ne s’était pas generalisé Le sol etait si fertile, que tous les habitants se contentaient de remuer la terre au moyen de la houe. Ce travail demandait beaucoup de bras, et les bras allaient devenir rares par suite de l’abolition de la traite. Le sol était épuisé ; il fallait des soins plus intelligents pour le faire produire, et, depuis le rétablissement de l’esclavage, on avait recommencé à recourir aux engrais et aux assolcments.

Les questions les plus importantes à étudier étaient celles des engrais, des instruments aratoires, des prairies artificielles, des hattes et des haras.

Au sujet des engrais, la commission chargée de présenter les moyens d’amélioration décida qu’il fallait employer :

  1. Le fumier pailleux, parce qu’il ameublissait le sol comme amendement et l’enrichissait comme engrais ;
  2. L’argile, comme amendement, dans les terrains ponceux et légers ;
  3. Un équivalent pour remplacer, dans les terres fortes et argileuses, la marne, manquant complètement aux Antilles ;
  4. L’argile, afin que la terre ne soit ni ténue ni imperméable à l’eau des pluies, mais en la brûlant et en l’employant comme ameublissement. Dans cette opération, on pourrait se servir des terres de lassaslage, des pailles de cannes, et surtout des bagasses. Les effets de cet amendement peuvent durer