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Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/195

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fumée de l’orgueil lui dérobe le souvenir de ce qu’il nous doit. Il rêve déjà une alliance plus relevée. Il te dédaigne.

— Je ne le crois pas.

— Il ne pense plus à toi ; j’en ai des preuves.

Indignée de la conduite de son père, Marie fut tentée de le confondre en mettant sous ses yeux la lettre de François. Mais elle s’arrêta à temps, dans la crainte de compromettre son bonheur et celui de son amant.

— Quel est donc le mérite de François ? poursuivit Pierre Vardouin. On lui prodigue les éloges ; mais cela durera-t-il ? Quelle est sa fortune ? A-t-il de la naissance ?

— Mais je l’aime ! s’écria Marie d’un ton déchirant.

Pierre Vardouin comprit en cet instant que tout l’avenir de sa fille était attaché à la satisfaction de son amour pour François. Son premier, son bon mouvement, celui que lui dictait son instinct de père, allait peut-être lui arracher un consentement. Marie attendait son arrêt en frémissant, lorsqu’un bruit de voix, parti de la rue, parvint jusqu’aux oreilles de Pierre Vardouin et paralysa son élan généreux.

— Il est impossible, disait-on, de voir quelque