prit la lampe et descendit examiner la porte qui donnait sur la rue. Ses yeux se levèrent vers le ciel avec une admirable expression de reconnaissance.
— Mes pressentiments ne m’ont pas trompée ! s’écria-t-elle. Dans sa colère, il a oublié ses précautions habituelles… Je suis libre !
En même temps elle attirait la porte, qui gémit péniblement sur ses gonds.
— Il me tuera peut-être à mon retour, pensa-t-elle, mais François va savoir que je l’aime encore !
Et la courageuse fille se mit à courir dans la direction du village de Norrey. Elle n’eut pas fait trois cents pas qu’elle entendit marcher à sa rencontre. Saisie de frayeur, elle se jeta précipitamment de côté et chercha une cachette derrière une haie d’aubépine.
Le vent chassait au ciel de grands nuages, aux contours bizarres. De temps à autre, cependant, la lune apparaissait au milieu de vapeurs irrisées, brillante comme un miroir d’argent qui réfléterait les rayons du soleil. Au moment où Marie se croyait le mieux à couvert, un des gros nuages se déchira, et des flots de lumière se répandirent sur la route et sur la campagne.