ne pouvait se décider à prendre du repos. De temps en temps elle se soulevait sur un coude et se penchait sur le lit du petit malade pour écouter sa respiration. L’enfant ne se plaignait pas ; son souffle était égal et pur, et la mère allait peut-être fermer les yeux, lorsqu’elle entendit tout à coup un grognement, qui fut suivi d’un bruit sourd contre la porte extérieure de la maison.
— Maudit chien ! murmura-t-elle. Il va réveiller mon petit Jean.
Des hurlements aigus se mêlaient déjà à la basse ronflante du dogue en mauvaise humeur. Il y avait dans la voix de l’animal de la colère et de l’inquiétude. Encore quelques minutes, et il était facile de deviner qu’il allait jeter bruyamment le cri d’alarme.
La mère n’hésita pas ; elle sauta à bas du lit, ouvrit doucement la fenêtre et appela le trop zélé défenseur à quatre pattes.
— Ici, Pitt ! ici ! dit la femme du garde en allongeant la main pour caresser le dogue.
Le chien reconnut la voix de sa maîtresse et s’approcha. C’était un de ces terriers ennemis implacables des rats, et qui ne se font pardonner leur physionomie désagréable que pour les ser-