contestations vous aurez fait jaillir ! Et puis convenons que si nous empruntons un mot pour en changer l’orthographe, il vaut autant créer tout de suite un mot français, lequel serait bien certainement plus conforme au génie de notre langue. L’Académie et presque tous les dictionnaires écrivent aile, ce qui en Anglais ne signifie rien, et ce qui en Français signifie autre chose que la bière. Aile est donc tout-à-fait en ce dernier sens un barbarisme. M. Faydel (Rem. sur le Dict. de l’Acad.) veut qu’on écrive aèle. Nous en ignorons le motif. Féraud écrit ale, et nous pensons qu’il a raison.
AIMER.
LOCUT. VIC.
J’aime rire, j’aime chanter.
LOCUT. CORR.
J’aime à rire, j’aime à chanter.
Ma bouche alors aimait redire Un reste de songe amoureux.
(JOSEPH DELORME.)
Quoique plusieurs auteurs distingués aient employé ce verbe sans le faire suivre de la préposition à lorsqu’il est accompagné d’un autre verbe, nous ferons remarquer que c’est contraire à l’usage général. Il faut dire : j’aime à rire, j’aime à chanter. Cependant si l’adverbe mieux se trouvait placé entre le verbe aimer et un autre verbe la préposition à serait alors retranchée : j’aime mieux rire.
« Aimer régit à et non pas de devant les verbes, et alors il signifie prendre plaisir à….. aimer à lire, à chanter, à jouer, et non pas de lire, etc.
(FÉRAUD, Dict. Crit.) »