Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/116

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tendu dire, la belle Brunhilt donna un fils au puissant Gunther dans le pays des Burgondes. On l’appela Siegfrid par affection pour ce héros.

Ah ! comme on le faisait surveiller avec soin. Gunther le très riche lui donna un gouverneur qui devait lui inculquer toutes les vertus pour le temps où il deviendrait homme. Hélas ! depuis lors que d’amis lui enleva l’adversité !

On parlait constamment de la noble façon dont vivaient les valeureux guerriers dans le pays de Sigemunt. Mais on sait que Gunther vivait de même avec ses fidèles.

Le pays des Nibelungen était soumis à Siegfrid — nul de ses parents ne fut jamais aussi riche — ainsi que les deux héros de Schilbung et tout leur bien. Siegfrid en portait le cœur plus haut.

L’homme hardi possédait un trésor, le plus grand que jamais homme posséda, excepté ceux qui l’avaient eu avant lui. Il l’avait gagné par la force de son bras, au pied d’une montagne, et en cette occasion il donna la mort à plus d’un valeureux chevalier.

Il avait des honneurs à souhait, et si rien n’était survenu, on aurait pu dire avec raison de ce noble héros qu’il était le plus heureux de tous ceux qui jamais montèrent un coursier. On craignait sa force et non sans motif.

XII. COMMENT GUNTHER INVITA SIEGFRID À UNE FÊTE.

La femme de Gunther pensait toujours en elle-même : « Pourquoi dame Kriemhilt porte-t-elle si haut la tête ? Siegfrid son époux n’est-il pas notre homme-lige ? Depuis longtemps il n’est pas venu nous servir. »