Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/121

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Ils répondirent que, s’il le voulait, ils viendraient volontiers et que le plaisir ferait oublier bien des fatigues. On fit asseoir les messagers et on leur apporta de la nourriture. Siegfrid fit donner à ses hôtes des mets en abondance.

Il leur fallut rester là neuf jours pleins. Enfin les guerriers rapides se plaignirent qu’ils ne pourraient plus retourner jusqu’en leur pays. Le roi Siegfrid avait envoyé quérir ses amis.

Il leur demanda conseil : devait-il se rendre aux bords du Rhin ? — « Gunther qui est mon ami, et ses parents, me font convier à une fête. Je m’y rendrais très volontiers si ses terres n’étaient pas si loin. « Ils prient aussi Kriemhilt de m’accompagner. Maintenant conseillez-moi, mes fidèles, comment arriver jusque-là ? Quand je devrais conduire une armée à travers trente pays, la main de Siegfrid servira bien Gunther jusqu’au bout. »

Ses guerriers répondirent : — « Si vous avez l’intention de faire le voyage pour assister à cette fête, voici ce que, suivant nous, il vous faudra faire. Vous prendrez mille guerriers pour chevaucher avec vous vers le Rhin, afin que vous paraissiez avec honneur parmi les Burgondes. »

Le seigneur Sigemunt des Nîderlanden prit la parole : — « Si vous vous rendez à la fête, faites-le-moi savoir. Si vous n’en faites point fi, je vous accompagnerai là-bas. Je conduirai cent épées qui augmenteront votre troupe. »

— « Mon père chéri, répondit Siegfrid le hardi, si vous voulez chevaucher avec nous, j’en serai très joyeux. D’ici en douze jours je sortirai du pays. » On donna chevaux et vêtements à tous ceux qui en désiraient.