Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/123

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Le brave Gêre répondit : — « II a rougi de plaisir, lui et votre sœur aussi. Jamais nul homme n’envoya à ses amis d’aussi bonnes paroles que ne le font à vous le seigneur Siegfrid et son père. »

La femme du riche seigneur interrogea le margrave : — « Dites-moi, Kriemhilt vient-elle aussi ? Son beau corps a-t-il conservé ce charme qui fascinait ? » — « Certainement elle vient, » répondit Gêre la bonne épée.

Uote pria les messagers de se rendre aussitôt devers elle. On aurait bien pu deviner, sans attendre ses questions, ce qu’elle désirait savoir : Kriemhilt était elle en bonne santé ? Comment l’avaient-ils trouvée et viendrait-elle bientôt ?

Ils ne cachèrent pas au palais tous les présents qu’ils avaient reçus du chef Siegfrid. Ils firent voir l’or et les vêtements aux hommes des trois princes. On donna de grandes louanges à la générosité du héros.

— « Pour lui, dit Hagene, donner est chose facile. Quand il vivrait éternellement, il ne pourrait tout dissiper. Sa main tient enfermé le trésor des Nibelungen. Ah ! puisse ce trésor venir un jour au pays des Burgondes ! »

Toute la suite se réjouit de ce que les étrangers allaient arriver. Matin et soir, les hommes des trois princes étaient sans cesse en activité. On commença de préparer maints sièges de seigneur.

Hûnolt le hardi et Sindolt, la bonne épée, avaient grande besogne. Comme ils étaient l’un écuyer tranchant et l’autre échanson, ils dressèrent plus d’un banc ; Ortwîn leur vint en aide. Gunter leur en était reconnaissant.

Comme Rûmolt, le chef des cuisines, dirigeait bien ceux qu’il avait sous ses ordres ! Que de larges chaudrons,