Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/128

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Quand la fête se fut prolongée assez longtemps, on engagea dames et damoiselles à aller prendre du repos. Le roi montrait de la bienveillance à chacun, de quelque pays qu’il fut venu. On les traita tous avec honneur et bienséance.

Quand la nuit fut à sa fin et que le jour parut, la main des femmes tira des coffres de voyage de riches vêtements sur lesquels brillaient maintes pierres précieuses. On prépara plus d’un splendide costume.

Avant qu’il fit tout à fait jour, un grand nombre de chevaliers et d’écuyers parurent dans la salle. On entendait les sons d’une messe du matin qu’on chantait pour le roi. Maint jeune guerrier s’y rendit, ce dont Gunther leur sut gré.

Le bruit des trompes résonnait au loin avec grand fracas. Le tapage des flûtes et des trompettes était si fort, que Worms la très grande en retentissait tout entière. De tous les côtés les héros au fier courage arrivèrent sur leurs destriers.

Une joute animée commença dans la plaine entre plusieurs braves chevaliers ; il y en avait là un grand nombre. Cela donnait bon courage même aux jeunes cœurs. On voyait briller sous le bouclier maint et maint guerriers valeureux.

Les nobles dames étaient assises aux fenêtres, ainsi que les belles vierges. Leurs vêtements étaient richement ornés. Elles regardaient les divertissements de ces héros intrépides. Le roi avec ses amis commença aussi de chevaucher.

Ainsi passèrent-ils le temps ; certes il ne parut pas long. On entendit dans la cathédrale le son de toutes les