Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de Siegfrid, et on les transporta à travers le pays. Tous ceux qui voyaient cela, lui accordaient grand honneur. Mais Hagene trahit méchamment sa foi envers Siegfrid.

Comme ils se mettaient en marche vers le grand tilleul. Hagene parla : — « On m’a souvent dit que nul ne pouvait suivre, à la course, l’époux de Kriemhilt. Vondrait-il nous le faire voir ? »

Le brave Siegfrid du Nîderlant répondît : — « Vous pouvez l’essayer. Voulez-vous me suivre jusqu’à la Fontaine ? Nous ferons un pari : si vous y consentez, on accordera le prix à celui qu’on aura vu vaincre. »

— « Hé bien ! nous essaierons, reprit Hagene, la bonne épée. — Le fort Siegfrid ajouta : Je veux même me coucher à vos pieds sur l’herbe. » Comme Gunther entendait cela avec plaisir !

Le valeureux guerrier dit encore : — Je vous dirai plus, je veux porter sur moi ma pique et mon bouclier et tout mon équipement de chasse. » Aussitôt il attacha ensemble son carquois et son épée.

Ils se dépouillèrent de leurs vêtements, et tous deux se tenaient là en leurs blanches chemises. Semblables à deux panthères sauvages, ils coururent sur le trèfle ; mais on vit le hardi Siegfrid arriver le premier près de la fontaine.

En toutes choses, il emportait le prix sur les autres hommes. Aussitôt il détache son épée, dépose ensuite son carquois et sa forte pique contre une branche du tilleul. Près du courant de la source, il se tenait, le superbe étranger.

Les vertus de Siegfrid étaient bien grandes. Il posa son bouclier au bord de l’eau de la fontaine. Mais quelque