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Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/200

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retourner vers le Rhin. La séparation ne put se faire sans que les amis dévoués ne versassent des larmes.

Gîselher le rapide dit à sa sœur : « Si tu as besoin de moi, ô dame, ou si tu crains quelque danger, avertis-moi, et pour ton service je chevaucherai jusque dans le pays d’Etzel. »

Ceux qui étaient ses parents lui baisèrent les lèvres. En ce moment, les amis de Kriemhilt firent de tendres adieux aux hommes du margrave. La reine conduisait maintes vierges gracieuses.

Cent quatre, qui étaient vêtues de riches vêtements d’étoffes magnifiquement peintes. On portait de larges boucliers à côté des femmes, pendant la route. Plusieurs superbes guerriers se séparèrent d’elles pour rentrer en leur pays.

Le reste de la troupe s’avança rapidement, descendant à travers le Beierlant. La nouvelle se répandit de l’arrivée d’hôtes nombreux et inconnus. Là où il existe encore aujourd’hui un couvent et où l’Inn mêle ses flots rapides à ceux de la Tuonouw,

Dans la ville de Pazzouw[1] siégeait un évêque. Tous les logements furent désertés et aussi la cour du prince : chacun se précipita dans le Beierlant, vers l’endroit où l’évêque Pilgerim rencontra la belle Kriemhilt.

Ce ne fut certes pas un chagrin pour les guerriers du pays de voir toutes ces belles vierges qui suivaient. Ils courtisèrent du regard ces filles des nobles chevaliers. On donna de bons logis à tous les étrangers.

On leur procura à Pledelingen ce dont ils pouvaient avoir besoin. De toutes parts on voyait accourir la foule.

  1. Passau, le Castra Patava des Romains.