Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/202

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tentes et pavillons, sous lesquels les étrangers devaient passer la nuit. Les vivres étaient offerts aux guerriers par Ruedigêr.

Gœtelint la belle quitta son logement pour marcher en avant. Sur la route s’avançaient maints coursiers superbes aux brides retentissantes. La réception fut très belle et Ruedigêr en eut grande joie.

Ceux qui arrivaient des deux côtés par le chemin chevauchaient magnifiquement. Que de vaillantes épées étaient là ! Mainte jeune fille regardait les joutes qui avaient lieu. Le service de la reine n’était certes pas à charge aux chevaliers.

Quand les hommes de Ruedigêr arrivèrent auprès des étrangers, que de tronçons de lances volèrent dans les airs, brisés par la main des guerriers, dans leurs jeux chevaleresques. On jouta pour prix devant les dames.

Puis on s’arrêta. Les hommes se saluèrent mutuellement avec grande cordialité. On conduisit ensuite la belle Gœtelint là où elle aperçut Kriemhilt. Ceux qui étaient disposés à servir les dames n’eurent guère de loisir en ce moment.

Le chef de Bechelâren chevaucha vers sa femme. C’était un bonheur pour la margrave de le voir revenu sain et sauf des bords du Rhin. Le poids qui pesait sur son cœur avait fait place à une grande joie.

Quand elle l’eut salué, il lui dit de mettre pied à terre sur l’herbe, avec toutes les femmes qui l’accompagnaient. Maints nobles hommes étaient là très affairés. Ils mettaient le plus grand zèle à rendre service aux dames.

Quand la reine Kriemhilt vit venir au devant d’elle la margrave avec sa suite, elle ordonna de ne point aller