Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/205

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vous dans le pays des Hiunen. » Kriemhilt sentit bien qu’elle lui était toute dévouée.

Les chevaux étant prêts, ils furent amenés devant Bechelâren. La noble reine prit congé de la femme de Ruedigêr et de sa fille. Beaucoup de belles vierges se séparèrent aussi, avec force salutations.

Elles ne se revirent plus guère après ces jours-là. De Medilicke on apporta maintes riches coupes d’or, dans lesquelles on versa du vin pour les étrangers sur la route ; ils étaient les très bien venus.

En ce lieu siégeait un seigneur appelé Astolt, qui leur montra les chemins à travers l’Osterlant[1], vers Mûtâren, en descendant la Tuonouw. Là on s’empressa de rendre hommage à la reine.

L’évêque se sépara enfin de sa nièce avec de grandes démonstrations d’attachement. Avec quelle ardeur il lui souhaita de vivre heureuse et de s’acquérir de la considération comme Helche l’avait fait. Oh ! que d’honneurs elle obtint depuis chez les Hiunen.

Ensuite on mena les étrangers vers la Treisem[2]. Les hommes de Ruedigêr les servirent avec zèle jusqu’à ce que les Hiunen arrivassent, chevauchant par les plaines. On rendit de grands honneurs à la reine.

Près de la Treisem, le roi du Hiunen-lant possédait un vaste burg qui était très célèbre et qui s’appelait Zeizenmûre[3]. Là siégeait naguère dame Helche ; là elle prati-

  1. Osterreich, l’Autriche, le pays de l’Est, l’ancienne Ostmark, que Charlemagne établit contre les Avares et les Hongrois.
  2. Trasen-fluss, qui se jette dans le Danube, près de Melk.
  3. Actuellement Trasmaur, sur la rive gauche du Trasen ; le Trigisamum des Romains au passage des monts Comagènes.