Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/235

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pays d’Etzel. Je vous donne ma foi pour garant que jamais héros ne se seront mieux présentés dans nul royaume, et n’auront reçu d’aussi grands honneurs. En vérité, vous pouvez le croire. »

Hagene se réjouit en son cœur de ce discours. Il leur donna leurs vêtements sans plus tarder. Quand elles eurent revêtu leurs voiles merveilleux, elles exposèrent au vrai ce que devait être le voyage dans le pays d’Etzel.

L’autre femme des eaux prit la parole, elle s’appelait Siglint : — « Hagene, fils d’Aldrian, je veux t’avertir. Pour ravoir ses vêtements, ma tante t’a menti. Si tu arrives chez les Hiunen, tu seras terriblement trompé.

« Il faut t’en retourner, il en est encore temps. Votre destinée est telle, vaillants héros, qu’il vous faut mourir au pays d’Etzel. Ceux qui s’y rendront ont la mort sur leurs pas. »

Mais Hagene répondit : — « Vous trompez sans nécessité. Comment se pourrait-il faire que nous soyons tous tués là par l’inimitié d’une seule personne. » Elles commencèrent alors de lui exposer plus clairement leur prédiction.

L’une d’elles parla : — « Il doit en être ainsi : nul d’entre vous n’en réchappera, nul, excepté le chapelain du roi. Nous le savons de science certaine, il retournera sain et sauf au pays de Gunther. »

L’audacieux Hagene répondit en colère : — « Il me serait trop difficile de dire à mes maîtres que nous devons tous perdre la vie chez les Hiunen. Maintenant indique-nous un moyen pour traverser le fleuve, ô la plus sage des femmes ! »

Elle dit : — « Puisque tu ne veux pas renoncer à ce