Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/248

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tonnier. La main de mon frère a tué Gelpfrât. Else a fui, l’extrême danger l’y obligeait. Cent des siens, quatre des nôtres ont succombé dans le combat. »

Nous ne pouvons indiquer au juste l’endroit où ils s’arrêtèrent. Tous les gens de la campagne apprirent promptement que les fils de la noble Uote se rendaient à la cour. Bientôt après ils furent parfaitement reçus à Passouwe.

L’évêque Pilgerin, l’oncle du noble roi, était très heureux de voir arriver dans le pays ses neveux avec tous leurs hommes. Ils s’aperçurent vite qu’il leur voulait du bien.

Tous leurs amis allèrent les recevoir sur la route. Comme on ne pouvait les traiter tous à Passouwe, ils durent chercher une plaine au delà de l’eau, afin d’y dresser des huttes et des tentes.

Ils s’arrêtèrent en cet endroit un jour et une nuit entière. Comme on prit soin d’eux ! Après cela il leur fallut chevaucher vers le pays de Ruedigêr, qui apprit bientôt la nouvelle de leur venue.

Fatigués du chemin, les cavaliers s’étaient déjà approchés du Hiunen-lant, et ils prenaient du repos, quand ils trouvèrent dans la marche un homme endormi, auquel Hagene de Troneje enleva sa forte épée.

Ce bon chevalier s’appelait Eckewart ; il eut grande peine d’avoir perdu ainsi son arme, au passage de ces héros ; car ceux-ci trouvaient la Marche de Ruedigêr très mal gardée.

— « Hélas ! honte à moi ! s’écria Eckewart, oh ! que le voyage des Burgondes m’afflige ! Depuis que j’ai perdu Siegfrid, toute joie est anéantie pour moi. Hélas ! sei-