Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/288

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Maître Hiltebrant parla : — « Comment pourrait-on arriver à le tuer à côté des siens ? Il vous est facile de voir que si l’on attaquait ce héros, il s’élèverait aussitôt un combat si terrible que riches et pauvres devraient y périr. »

Le sire Dietrîch, animé de nobles sentiments, ajouta : — « Cessez ce discours, noble reine. Vos parents ne m’ont fait nulle offense qui pût me pousser à engager le combat avec ces vaillants guerriers.

« Cette demande vous honore peu, noble femme d’un roi ; il est mal de vouloir enlever la vie à vos parents. Ils sont venus en toute confiance dans ce pays. Siegfrid ne sera pas vengé par la main de Dietrîch. »

Ne pouvant trouver nulle déloyauté dans le Véronnais, elle promit aussitôt de remettre aux mains de Blœde une vaste Marche, que possédait jadis Nuodunc. Bientôt Dancwart, en le tuant, lui en fit oublier le don.

Elle dit : — « Vous viendrez à mon aide, seigneur Blœde. Mes ennemis, ceux qui ont assassiné Siegfrid, mon époux chéri, sont dans cette demeure. À celui qui m’aidera à me venger je serai toujours obligée. »

Blœde lui répondit : — « Ô dame, vous savez bien qu’à cause d’Etzel, je ne puis satisfaire votre haine, car il est très attachée vos parents. Si je leur faisais quelque mal, la colère du roi tomberait sur moi. »

— « Oh ! que non ! seigneur Blœde, je vous serai toujours dévouée. Je vous donnerai pour récompense de l’or et de l’argent, et une belle femme, la veuve de Nuodunc. Vous aurez plaisir à caresser sa personne digne d’amour.

« Et avec elle je vous donnerai tout le bien, les terres