Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quand Irinc, le guerrier, sentit la blessure, il leva son bouclier à la hauteur de la visière de son casque. Le coup qu’il avait reçu lui semblait mortel. Pourtant, peu après, l’homme-lige de Gunther lui en porta un plus terrible.

Hagene trouva à ses pieds une pique tombée à terre ; il la lança sur Irinc, le héros du Tenelant, avec tant de force, que le bois lui sortait tout droit de la tête ; Hagene, le chef hardi lui avait fait subir une mort cruelle.

Irinc fut obligé de reculer vers ceux du Tenelant. Avant de délier le heaume on brisa le bois qui avait pénétré dans la tête. Sa mort approchait. Ses parents se prirent à verser des larmes ; leur affliction était profonde.

Voici venir la reine qui se penche sur lui. Elle commença de pleurer le fort Irinc ; elle s’affligeait de ses blessures. Sa douleur était poignante. Le noble et brave guerrier parla ainsi devant ses parents.

— « Cessez vos plaintes, ô très illustre femme ; à quoi peuvent servir vos pleurs ? Je dois perdre la vie par suite des blessures que j’ai reçues. La mort ne veut pas me laisser plus longtemps à votre service et à celui d’Etzel. »

Puis, il dit à ceux de Duringen et du Tenelant : — « Vos mains ne recevront jamais les présents de la reine, son or rouge et brillant. Et si vous attaquez Hagene, c’est comme si vous couriez au devant de la mort. »

Sur ses joues pâlies, Irinc, le très vaillant, portait les signes de la mort. C’était pour tous une amère douleur que l’homme-lige d’Hâwart dût succomber. Ceux du Tenemarck voulaient recommencer le combat.

Irnfrit et Hâwart s’élancèrent vers le palais avec mille hommes. On entendit de toutes parts des cris effrayants,