Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Aux épées ! cria soudain Ortwîn de Metz. » Certes il était digne d’être le fils de la sœur de Hagene de Troneje. Le roi était tourmenté de ce que celui-ci se taisait si longtemps ; Gêrnôt s’interposa, ce chevalier brave et respecté.

Il dit à Ortwîn : « Calmez votre colère, le seigneur Siegfrid n’a encore rien fait de tel que nous ne puissions tout terminer avec courtoisie. Tel est mon avis. Ayons-le pour ami et il nous en reviendra de l’honneur. »

Alors le fort Hagene parla : « Cela nous fâche, nous et tous tes guerriers, qu’il ait chevauché ici sur le Rhin pour combattre : il aurait dû y renoncer ; mes hommes ne lui ont jamais fait pareille offense. »

Siegfrid répondit, l’homme puissant : « Ce que j’ai dit, vous blesse-t-il, seigneur Hagene ? Alors c’est à vous de choisir, si vous voulez que mes mains deviennent terribles aux Burgondes. »

Mais Gêrnôt s’écria : « Seul, moi je l’empêcherai. » Et il défendit à ses guerriers de parler avec outrecuidance, parce qu’il en avait déplaisir. Siegfrid aussi pensait à la vierge superbe.

« Mais, dit Gêrnôt, pourquoi nous faudrait-il combattre contre vous. Si des héros doivent succomber dans la lutte, nous en aurions peu d’honneur, et vous, peu de profit. » Alors Siegfrid, le fils du roi Sigemunt, répondit :

« Pourquoi Hagene et Ortwîn hésitent-ils à courir au combat avec leurs amis qui sont en si grand nombre parmi les Burgondes ? » Mais on mit fin à tous ces discours ; l’avis de Gêrnôt prévalut.

« Vous nous serez les bien-venus, dit le fils de Uote, vous et vos compagnons qui sont arrivés avec vous. Nous