Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/35

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Quand on entendit ces récits, il y eut vraiment un grand effroi.

Je vous nommerai ces guerriers : c’étaient Liudgêr, du pays des Sahsen, un chef puissant et respecté, et aussi le roi Liudgast du Tenemark[1]. Ils conduisaient dans cette expédition beaucoup de chefs superbes.

Les messagers que lui envoyaient ses ennemis étaient arrivés dans le pays de Gunther. On demanda à ces hommes inconnus la nouvelle qu’ils apportaient, et on les fit paraître promptement à la cour, devant le roi.

Le roi les salua courtoisement et dit : — « Soyez les bienvenus. Celui qui vous a envoyés, je ne le connais pas ; vous me ferez entendre qui c’est. » Ainsi parla le bon roi. Ils craignaient grandement la fureur de Gunther.

— « Voulez-vous permettre, ô roi, que nous vous disions le message que nous vous apportons ; nous ne vous le cacherons pas. Nous vous nommerons les chefs qui nous ont envoyés ici. Liudgast et Liudgêr veulent vous visiter dans votre terre.

« Vous avez mérité leur colère ; nous avons parfaitement entendu que ces deux chefs vous portent grande haine. Ils veulent mener une armée à Worms sur le Rhin. Beaucoup de guerriers les secondent, soyez-en averti.

« Dans douze semaines l’expédition doit se faire. Si vous avez de bons amis, faites-les venir en hâte, afin qu’ils conservent la paix à vos burgs et à vos campagnes. Bien des casques et bien des boucliers seront brisés ici.

« Ou bien si vous voulez traiter avec nos chefs, faites-leur des offres. Ainsi n’approcheront pas les nombreuses

  1. Sahsen, les Saxons ; Tenemark, le Danemark.