Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/47

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aient combattu d’après les lois de l’honneur, tout cela n’est que du vent au prix de ce que fit à lui seul Siegfrid, le fils du roi Sigemunt.

« Ils ont renversé beaucoup de guerriers dans la mêlée. Mais nul ne peut vous dire les prodiges qu’accomplit Siegfrid quand il chevaucha au plus fort de la bataille. Aux femmes et aux parents des ennemis, il causa d’horribles afflictions.

« Les bien-aimés de beaucoup de femmes y restèrent. On entendait sur les heaumes les coups retentissants qui faisaient de larges blessures ; le sang coulait à flots. Il est de tous points un cavalier intrépide et admirable.

« Que n’a pas accompli Ortwîn de Metz ! Ceux qu’il pouvait atteindre avec son épée, tombaient blessés et la plupart morts. Votre frère leur fit subir les plus grandes pertes.

« Qu’on ait jamais subies dans les combats connus. On doit dire la vérité touchant ces hommes d’élite : les fiers Burgondes se sont conduits de façon à conserver leur bravoure à l’abri de toute honte.

« Leurs mains ont fait vider maintes selles, et aux coups de leurs épées brillantes la plaine retentit avec fracas. Les guerriers du Rhin ont si bien chevauché, que les éviter eût mieux valu pour leurs ennemis.

« Les hardis Troneje firent de grands ravages quand les armées se choquèrent en masses serrées. La main du brave Hagene donna la mort à plus d’un ; il y aurait beaucoup à en raconter ici, en la terre des Burgondes.

« Sindolt et Hûnolt, les hommes de Gêrnôt, et Rûmolt le hardi ont tant fait, que ce sera une douleur éternelle pour Liudgêr d’avoir provoqué tes parents du Rhin.