Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/49

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ment. Alors maintes jeunes filles allèrent aux fenêtres ; elles regardaient par les chemins. On y voyait chevauchant nombre des plus braves du pays des Burgondes.

Vinrent d’abord ceux qui étaient sans blessures. Les blessés suivaient ; ils pouvaient s’entendre saluer par leurs amis, sans honte. Le roi chevaucha joyeusement au devant des étrangers. Sa grande affliction s’était changée en allégresse.

Il reçut gracieusement les siens ; il reçut de même les étrangers. Il était juste que le puissant roi remerciât avec bonté ceux qui s’étaient rendus à son appel, puisqu’ils avaient honorablement remporté la victoire dans cette lutte terrible.

Gunther pria qu’on lui dît des nouvelles de ses fidèles qui avaient été frappés à mort durant l’expédition. Il n’avait perdu que soixante hommes. On devait les pleurer comme on pleura depuis beaucoup d’autres héros.

Ceux qui étaient sains et saufs rapportaient au foyer de Gunther maints boucliers hachés, maints heaumes percés à jour. La troupe descendit de cheval devant la salle du roi ; pour cette cordiale réception, on entendait de grands cris de joie.

On fit loger les guerriers dans la ville ; le roi pria qu’on les traitât avec grand soin. Il ordonna de veiller aux blessés et de leur procurer toutes les commodités nécessaires. On vit sa magnanimité à l’égard de ses ennemis.

Il parla à Liudgast : — « Soyez le bienvenu en ce jour. Par votre faute j’ai souffert beaucoup de dommages, dont maintenant j’obtiendrai réparation, si le bonheur ne m’abandonne point. Que Dieu récompense mes fidèles ! Ils ont bien fait leur devoir envers moi. »