Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/58

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On vit s’avancer ceux que leurs blessures avaient retenus. Ils voulaient prendre part aux divertissements des convives et combattre avec la lance et le bouclier. Beaucoup joutèrent avec eux ; leur force était très grande.

Durant la fête, l’hôte royal fit servir les meilleurs mets. Il n’épargnait nulle peine pour éviter le moindre reproche qu’un roi peut encourir en ces circonstances. On le voyait s’avancer amicalement vers ses convives.

Il dit : — « Ô vous, bons guerriers, avant de partir d’ici, acceptez mes présents. Mon intention est de vous être toujours agréable. Ne dédaignez point mon bien, je le veux partager avec vous. Telle est ma ferme volonté. »

Ceux du Tenemark parlèrent ainsi : — « Avant de chevaucher derechef vers notre pays, nous désirons une perpétuelle paix. Il le faut pour nos guerriers. Nous avons perdu sous vos épées un grand nombre de nos amis. »

Liudgast était guéri de ses blessures. Le chef des Sahsen échappa aux suites du combat, mais ils laissèrent quelques morts en ce pays. Le roi Gunther alla trouver Siegfrid.

Il dit au guerrier : — « Conseille-moi, que dois-je faire ? Nos hôtes veulent chevaucher demain matin ; ils offrent une paix durable à moi et à mes hommes. Dis-moi, ô Siegfrid, épée vaillante, qu’y a-t-il à faire ?

« Je te dirai ce que m’offrent ces chefs : si je les laisse partir librement, ils me donneront autant d’or qu’en pourront porter cinq cents chevaux. » Le seigneur Siegfrid dit : — « Ce serait mal agir.

« Laisse-les partir d’ici libres, et que ces nobles guerriers cessent dorénavant leurs incursions hostiles dans votre pays. Que la main des deux chefs vous en soit garant. »