Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/63

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— « Quelle que soit l’armée que nous emmenions, dit Siegfrid, cette reine est si féroce que cette armée succomberait tout entière à sa fureur. Je vous donnerai un meilleur conseil, ô guerrier brave et bon.

« Descendons le Rhin et suivons les us de la chevalerie ; je vous nommerai ceux qui doivent nous suivre : deux autres avec nous deux et personne de plus. Ainsi nous conquerrons cette femme, quoi qu’il puisse en arriver après.

« Je serai l’un des compagnons, tu seras l’autre, le troisième sera Hagene, — de cette façon nous réussirons, — le quatrième Dancwart, l’homme très hardi. Mille hommes ne pourraient jamais nous résister. »

— « Je voudrais bien savoir, dit le roi, avant d’entreprendre cette expédition, qui me remplit de joie, quels habits il conviendrait de porter devant Brunhilt. Dis-moi cela, Siegfrid. »

— « Les plus beaux vêtements qu’on puisse trouver ont toujours été portés dans le pays de Brunhilt. Il faut donc que nous portions de riches habits en présence des femmes, afin qu’il ne nous en advienne point de honte, quand le récit en sera fait. »

Le bon guerrier dit : — « J’irai vers ma mère chérie, afin d’obtenir que ses belles suivantes nous aident à préparer des vêtements que nous puissions porter avec honneur devant la vierge superbe. »

Alors Hagene de Troneje parla courtoisement : « Pourquoi demander ce service à votre mère ? Que votre sœur sache ce que nous voulons. Elle, si pleine de talents, saura choisir les vêtements convenables. »

Gunther fit prévenir sa sœur qu’il la voulait voir, lui