Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/70

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regardent sur les flots. Quel que soit le nom de leur seigneur, elles ont certes le cœur haut placé. "

Le seigneur Siegfrid parla : — « Il faut regarder à la dérobée toutes ces jeunes filles, puis me dire celle que tu choisirais si tu en avais la faculté. » — « Je le ferai, dit Gunther, ce chevalier hardi et prompt.  »

« J’en vois une à cette fenêtre, en vêtements blancs comme neige. Ah ! qu’elle est bien faite ! Mes yeux la choisissent pour la beauté de son corps. Si j’en avais le pouvoir, il faudrait qu’elle devînt ma femme. »

— « Le regard de tes yeux a très bien choisi, c’est la noble Brunhilt, la belle vierge vers laquelle aspirent ton cœur et ton esprit et ton âme. » Tous ses mouvements plaisaient à Gunther.

La reine ordonna à ses belles suivantes de se retirer des fenêtres. Elles ne devaient point rester là à contempler les étrangers ; elles étaient prêtes à obéir. Ce que les femmes firent là, nous fut conté depuis.

À l’approche des inconnus elles se parèrent suivant la coutume des jolies femmes. Puis elles vinrent aux lucarnes étroites, d’où elles voyaient les héros. Elles le faisaient par curiosité.

Ils n’étaient que quatre débarquant dans ce pays. Siegfrid le fort menait un cheval par la bride ; les vierges dignes d’amour voyaient cela par la fenêtre ; le roi Gunther en fut depuis hautement honoré.

Siegfried tînt par la bride le cheval caparaçonné, bon et beau, grand et fort, jusqu’à ce que le roi Gunther fût assis en selle. Ainsi le servit Siegfried ; le roi l’oublia bien depuis.

Puis il conduisit aussi son cheval hors de la barque. Jamais il n’avait rendu ce service de tenir l’étrier à quel-