Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/75

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était d’étoffe de Lybie très bien faite, et toute brillante de passementeries bien ouvrées.

Cependant on montrait beaucoup d’orgueil vis-à-vis des guerriers : Dancwart et Hagene en étaient peu satisfaits. Ils s’inquiétaient en leur cœur du sort de Gunther. Ils pensaient : « Ce voyage tournera mal pour nous. »

Pendant ce temps Siegfrid, la puissante épée, était retourné au vaisseau, sans que nul s’en aperçût, pour chercher la Tarnkappe qu’il y avait cachée. Il se glissa rapidement dans la barque ; ainsi, personne ne le vit.

Il se hâta de revenir. Il vit un grand nombre de guerriers là où la reine préparait les jeux. Il s’avança invisible. Nul ne le vit de tous ceux qui étaient présents, grâce à ses artifices.

On traça le cercle où la joute devait avoir lieu en présence d’un grand nombre de vaillants héros. Ils étaient plus de sept cents bien armés, et c’étaient eux qui devaient décider en toute vérité à qui appartiendrait la victoire.

Voici venir Brunhilt. Elle est armée comme si elle voulait combattre pour la terre d’un roi. Elle porte sur son vêtement de soie de nombreuses lames d’or. Sa brillante fraîcheur éclate à ravir sous cet appareil.

Viennent ensuite les serviteurs ; ils lui apportent un bouclier d’or rouge, revêtu de plaques d’acier trempé, grand et large. C’est avec ce bouclier que la vierge charmante voulait combattre.

Les attaches de ce bouclier étaient d’une riche étoffe, sur laquelle brillaient des pierreries vertes comme l’herbe. Elles étincelaient avec un grand éclat dans l’or qui les enchâssait. Il devait être brave celui qui saurait plaire à cette femme.