Page:Lavelle - Leçon inaugurale faite au Collège de France, 1942.djvu/36

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sommes capable de connaître ou de vouloir. Elle est la découverte de l’absolu de nous-même qui est un absolu vivant et qui n’est le phénomène de rien. Nous sommes ici en présence de l’esprit, c’est-à-dire du secret d’une liberté qu’il est impossible de violer ou de forcer, d’une faculté de disposer du oui et du non, de consentir ou de refuser, par laquelle je m’engage tout entier et deviens l’auteur de ce que je suis. Elle est l’absolu d’un premier terme avec lequel tout commence et non pas d’un dernier terme avec lequel tout est consommé.

Pourtant cette liberté ne peut pas être considérée comme isolée : le propre de la philosophie, ce n’est pas seulement d’en régler l’emploi, c’est aussi de montrer quelles sont les conditions qu’elle suppose et sans lesquelles elle ne pourrait ni être ni agir. La méthode de la philosophie ne peut pas être, comme on l’a cru souvent, de partir des choses les plus basses, dont on peut dire qu’elles possèdent à peine l’existence, pour montrer comment les choses les plus hautes en émergent tour à