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LES GAIETÉS DU CONSERVATOIRE

pour me demander « si je ne voudrais pas venir lui donner un petit coup de main pour l’aider à remonter un piano. »

Je fis la sourde oreille, je donnai lâchement un prétexte ; puis, je ne sais pas au juste comment ça a fini, car pendant plusieurs jours j’évitai de passer par cette rue-là.


La morale de cette histoire, mes amis, c’est qu’il vaut mieux être ignorant que savant à moitié.



Nous nous sommes un peu trop éloignés du Conservatoire ; il n’est que temps d’y revenir.

Des origines militaires de notre grande école musicale, il est resté dans ses attributions le choix des chefs et sous-chefs de musique de l’Armée et de la Marine, ainsi que leur classement et leur avancement.

Au moment de chaque promotion, nous recevons un volumineux ballot des compositions de deux ou trois cents candidats, dans lequel un Jury spécial, dont le noyau est formé principalement des professeurs d’harmonie et de composition, doit se débrouiller.

Quand notre travail est terminé, ce qui demande quelquefois plus d’un mois, en auditions, en examens… nous envoyons notre procès-verbal au Ministère, et tout est dit ; de remercîments, il n’en est pas plus question que de jetons de présence.

Or, il y a quelques années, je faisais partie de la commission nommée par le Ministère de la Guerre pour désigner,