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trés, ils s’empoignaient. C’étaient des corps à corps sans nombre, car il n’y avait plus d’espace pour des coups d’épée. Un géant, parmi les chevaliers de France, Étienne de Longchamp, « homme aux membres immenses, qui ajoutait la vigueur à son immensité et l’audace à sa force », saisissait les Allemands par le cou ou par les reins et, sans blessure, les tuait. Un de ses adversaires, près d’expirer, lui enfonça son fer dans la petite « fenêtre » du heaume. Ils tombèrent l’un sur l’autre, morts à quelques pas du roi de France qui les regardait.

Avant la fin de la journée, la plupart des Allemands étaient pris, et, au centre de la bataille, l’ennemi, sans direction, combattait sans espoir.