x | Discours |
à nous séduire nous-mêmes. Il n’est donc pas étonnant que dans les sciences physiques en général, on ait souvent supposé au lieu de conclure ; que les suppositions transmises d’âge en âge, soient devenues de plus en plus imposantes par le poids des autorités qu’elles ont acquises, & qu’elles ayent enfin été adoptées & regardées comme des vérités fondamentales, même par de très-bons esprits.
Le seul moyen de prévenir ces écarts, consiste à supprimer ou au moins à simplifier autant qu’il est possible le raisonnement, qui est de nous & qui seul peut nous égarer ; à le mettre continuellement à l’épreuve de l’expérience ; à ne conserver que les faits qui ne sont que des données de la nature, & qui ne peuvent nous tromper ; à ne chercher la vérité que dans l’enchaînement naturel des expériences & des observations, de la même manière que les Mathématiciens parviennent à la solution d’un problème par le simple arrangement des données, & en réduisant le raisonnement à des opérations si sim-