du Phosphore. | 65 |
Le phosphore par sa combustion, soit dans l’air ordinaire, soit dans le gaz oxygène, se transforme, comme je l’ai déjà dit, en une matière blanche floconneuse très-légère, & il acquiert des propriétés toutes nouvelles : d’insoluble qu’il étoit dans l’eau, non-seulement il devient soluble, mais il attire l’humidité contenue dans l’air avec une étonnante rapidité, & il se résout en une liqueur beaucoup plus dense que l’eau, & d’une pesanteur spécifique beaucoup plus grande. Dans l’état de phosphore, & avant sa combustion, il n’avoit presqu’aucun goût ; par sa réunion avec l’oxygène il prend un goût extrêmement aigre & piquant ; enfin, de la classe des combustibles, il passe dans celle des substances incombustibles, & il devient ce qu’on appelle un acide.
Cette conversibilité d’une substance combustible en un acide par l’addition de l’oxygène, est, comme nous le verrons bientôt, une propriété commune à un grand nombre de corps : or en bonne logique, on ne peut se dispenser de désigner sous un nom commun toutes les opérations qui présentent des résultats analogues ; c’est le seul moyen de simplifier l’étude des Sciences, & il seroit impossible d’en retenir tous les détails, si on ne s’attachoit à les classer. Nous nommerons donc oxygénation la