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156 Des Odeurs putrides.  

confirmée par des expériences analytiques, que M. Berthollet a détaillées dans les Mémoires de l’Acad. année 1785, page 316 ; il a donné différens moyens de décomposer cette substance & d’obtenir séparément les deux principes, l’azote & l’hydrogène, qui entrent dans sa combinaison.

J’ai déjà annoncé plus haut (voyez Chapitre dixième) que les corps combustibles étoient presque tous susceptibles de se combiner les uns avec les autres. Le gaz hydrogène a éminemment cette propriété ; il dissout le carbone, le soufre & le phosphore, & il résulte de ces combinaisons ce que j’ai appelé plus haut, gaz hydrogène carbonisé, gaz hydrogène sulfurisé, gaz hydrogène phosphorisé. Les deux derniers de ces gaz ont une odeur particulière & très désagréable : celle du gaz hydrogène sulfurisé a beaucoup de rapport avec celle des œufs gâtés & corrompus ; celle du gaz hydrogène phosphorisé est absolument la même que celle du poisson pourri ; enfin l’ammoniaque a une odeur qui n’est ni moins pénétrante, ni moins désagréable que les précédentes. C’est de la combinaison de ces différentes odeurs que résulte celle qui s’exhale des matières animales en putréfaction, & qui est si fétide. Tantôt c’est l’odeur de l’ammoniaque qui est prédominante,