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  Combustion du Soufre. 241

que l’acide lui-même qui reste long-temps en vapeurs, met obstacle à la combustion. Dans les travaux en grand des arts, on brûle le mélange de soufre & de salpêtre dans de grandes chambres dont les parois sont recouvertes de feuilles de plomb : on laisse un peu d’eau au fond pour faciliter la condensation des vapeurs. On se débarrasse ensuite de cette eau, en introduisant l’acide sulfurique qu’on a obtenu dans de grandes cornues : on distille à un degré de chaleur modéré ; il passe une eau légèrement acide, & il reste dans la cornue de l’acide sulfurique concentré. Dans cet état il est diaphane, sans odeur, & il pèse à peu près le double de l’eau. On prolongeroit la combustion du soufre, & on accéléreroit la fabrication de l’acide sulfurique, si on introduisoit dans les grandes chambres doublées de plomb où se fait cette opération, le vent de plusieurs soufflets qu’on dirigeroit sur la flamme. On feroit évacuer le gaz azotique par de longs canaux ou espèces de serpentins dans lesquels il seroit en contact avec de l’eau, afin de le dépouiller de tout le gaz acide sulfureux ou acide sulfurique qu’il pourroit contenir.

Suivant une première expérience de M. Berthollet, 69 parties de soufre en brûlant absorbent 31 parties d’oxygène, pour former 100 parties d’acide sulfurique. Suivant une seconde