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Page:Lavoisier - Traité élémentaire de chimie.djvu/387

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Des Balances. 333

de réduction & de calcul, & on n’est plus obligé de réduire continuellement en grains les nombres sur lesquels on veut opérer, & de reformer ensuite avec ces mêmes nombres des livres, onces & gros.

La détermination du poids des matières & des produits, avant & après les expériences, étant la base de tout ce qu’on peut faire d’utile et & d’exact en Chimie, on ne sauroit y apporter trop d’exactitude. La première chose, pour remplir cet objet, est de se munir de bons instrumens. On ne peut se dispenser d’avoir, pour opérer commodément, trois excellentes balances. La première doit peser jusqu’à 15 & 20 livres, sans fatiguer le fléau. Il n’est pas rare d’être obligé dans des expériences chimiques de déterminer à un demi-grain près ou un grain tout au plus la tarre & le poids de très-grands vases & d’appareils très-pesans. Il faut, pour arriver à ce degré de précision, des balances faites par un artiste habile & avec des précautions particulières ; il faut sur-tout se faire une loi de ne jamais s’en servir dans un laboratoire où elles seroient immanquablement rouillées & gâtées : elles doivent être conservées dans un cabinet séparé, où il n’entre jamais d’acides. Celles dont je me sers ont été construites par M. Fortin ; leur fléau a trois pieds de long, & elles