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  Vaporisation de l’Éther. 11

ce passage de l’état liquide à l’état aériforme, est accompagné d’un refroidissement considérable, par la raison que pendant la vaporisation, une partie du calorique, qui étoit dans un état de liberté, ou au moins d’équilibre dans les corps environnans, se combine avec l’éther pour le porter à l’état de fluide aériforme.

La même expérience réussit avec tous les fluides évaporables, tels que l’esprit de vin ou alcohol, l’eau & le mercure même ; avec cette différence cependant que l’atmosphère d’alcohol qui se forme sous le récipient, ne peut soutenir le baromètre adapté à la machine pneumatique, en hiver, qu’à un pouce au-dessus de son niveau, & à quatre ou cinq en été ; que l’eau ne le soutient qu’à quelques lignes, & le mercure à quelques fractions de ligne. Il y a donc moins de fluide vaporisé lorsqu’on opère avec l’alcohol, que lorsqu’on opère avec l’éther ; moins encore avec l’eau, & surtout avec le mercure : par conséquent moins de calorique employé & moins de refroidissement ; ce qui cadre parfaitement avec le résultat des expériences.

Un autre genre d’expérience prouve encore d’une manière aussi évidente que l’état aériforme est une modification des corps, & qu’elle