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14 Vaporisation de l’Alkool.  

poser au lecteur, j’observerai, en me fixant sur l’objet qui nous occupe dans ce moment, que l’éther, d’après cette expérience, est tout prêt de ne pouvoir exister dans la planète que nous habitons que dans l’état aériforme ; que si la pesanteur de notre atmosphère n’équivaloit qu’à une colonne de 20 ou 24 pouces de mercure au lieu de 28, nous ne pourrions obtenir l’éther dans l’état liquide, au moins pendant l’été ; que la formation de l’éther seroit par conséquent impossible sur les montagnes un peu élevées, & qu’il se convertiroit en gaz à mesure qu’il seroit formé, à moins qu’on n’employât des ballons très-forts pour le condenser & qu’on ne joignît le refroidissement à la pression. Enfin, que le degré de la chaleur du sang étant à peu près celui où l’éther passe de l’état liquide à l’état aériforme, il doit se vaporiser dans les premières voies, & qu’il est très-vraisemblable que les propriétés de ce médicament tiennent à cet effet, pour ainsi dire, mécanique.

Ces expériences réussissent encore mieux avec l’éther nitreux, parce qu’il se vaporise à un degré de chaleur moindre que l’éther sulfurique. À l’égard de l’alcohol ou esprit de vin, l’expérience pour l’obtenir dans l’état aériforme, présente un peu plus de difficulté, parce que ce fluide n’étant susceptible de se vaporiser qu’à