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16 Vaporisation de l’Eau.  

de l’eau bouillante. Dès que les 2 gros d’eau, placés dans la partie supérieure CD de la jarre ou tube, ont eu atteint la température de 80 degrés ou environ, ils sont entrés en ébullition, & au lieu d’occuper, comme ils le faisoient, le petit espace ACD, ils se sont convertis en un fluide aériforme, qui l’a remplie toute entière : le mercure est même descendu un peu au-dessous de son niveau, & la jarre auroit été renversée si elle n’avoit été très-épaisse, par conséquent fort pesante, & si elle n’avoit d’ailleurs été assujettie à la soucoupe par du fil de fer. Si tôt qu’on retiroit la jarre du bain d’eau salée, l’eau se condensoit & le mercure remontoit ; mais elle reprenoit l’état aériforme quelques instans après que l’appareil avoit été replongé.

Voilà donc un certain nombre de substances qui se transforment en fluides aériformes à des degrés de chaleur très-voisins de ceux dans lesquels nous vivons. Nous verrons bientôt qu’il en est d’autres, tels que l’acide marin ou muriatique, l’alcali volatil ou ammoniaque, l’acide carbonique ou air fixe, l’acide sulfureux, &c. qui demeurent constamment dans l’état aériforme, au degré habituel de chaleur & de pression de l’atmosphère.

Tous ces faits particuliers, dont il me seroit