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18 Arrang. des molécules des Corps.  

rique qui tend à les écarter. Ainsi non-seulement le calorique environne de toutes parts les corps, mais encore il remplit les intervalles que leurs molécules laissent entr’elles. On se formera une idée de ces dispositions, si l’on se figure un vase rempli de petites balles de plomb & dans lequel on verse une substance en poudre très-fine, telle que du sablon : on conçoit que cette substance se répandra uniformément dans les intervalles que les balles laissent entr’elles & les remplira. Les balles, dans cet exemple, sont au sablon ce que les molécules des corps sont au calorique ; avec cette différence que, dans l’exemple cité, les balles se touchent, au lieu que les molécules des corps ne se touchent pas, & qu’elles sont toujours maintenues à une petite distance les unes des autres par l’effort du calorique.

Si à des balles dont la figure est ronde, on substituoit des hexaèdres, des octaèdres, ou des corps d’une figure régulière quelconque & d’une égale solidité, la capacité des vides qu’ils laisseroient entr’eux ne seroit plus la même & l’on ne pourroit plus y loger une aussi grande quantité de sablon. La même chose arrive à l’égard de tous les corps de la Nature ; les intervalles que leurs molécules laissent entr’elles ne sont pas tous d’une égale capacité : cette capacité