22 | Acception du mot Chaleur. |
n’est que l’effet produit sur nos organes par le passage du calorique qui se dégage des corps environnans. En général nous n’éprouvons de sensation que par un mouvement quelconque, & l’on pourroit poser comme un axiome, point de mouvement, point de sensation. Ce principe général s’applique naturellement au sentiment du froid & du chaud : lorsque nous touchons un corps froid, le calorique qui tend à se mettre en équilibre dans tous les corps, passe de notre main dans le corps que nous touchons, & nous éprouvons la sensation du froid. L’effet contraire arrive lorsque nous touchons un corps chaud ; le calorique passe du corps à notre main, & nous avons la sensation de la chaleur. Si le corps & la main sont du même degré de température, ou à peu près, nous n’éprouvons aucune sensation, ni de froid, ni de chaud, parce qu’alors il n’y a point de mouvement, point de transport de calorique, & qu’encore une fois il n’y a pas de sensation sans un mouvement qui l’occasionne.
Lorsque le thermomètre monte, c’est une preuve qu’il y a du calorique libre qui se répand dans les corps environnans : le thermomètre, qui est au nombre de ces corps, en reçoit sa part, en raison de sa masse, & de la capacité qu’il a lui-même pour contenir le