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26 De l’élasticité des Corps.  

explications relatives à la formation des fluides aériformes ou gaz deviendroient fort simples : mais il faut convenir en même temps qu’une force répulsive, entre des molécules très-petites, qui agit à de grandes distances est difficile à concevoir.

Il paroîtroit peut-être plus naturel de supposer que les molécules du calorique s’attirent plus entr’elles que ne le font les molécules des corps, & qu’elles ne les écartent que pour obéir à la force d’attraction qui les oblige de se réunir. Il se passe quelque chose d’analogue à ce phénomène, quand on plonge une éponge sèche dans de l’eau : elle se gonfle ; ses molécules s’écartent les unes des autres, & l’eau remplit tous les intervalles. Il est clair que cette éponge en se gonflant a acquis plus de capacité pour contenir de l’eau, qu’elle n’en avoit auparavant. Mais peut-on dire que l’introduction de l’eau entre ses molécules leur ait communiqué une force répulsive qui tende à les écarter les unes des autres ? Non, sans doute : il n’y a au contraire que des forces attractives qui agissent dans ce cas, & ces forces sont, 1.o la pesanteur de l’eau & l’action qu’elle exerce en tout sens, comme tous les fluides ; 2.o la force attractive des molécules de l’eau les unes à l’égard des autres ; 3.o la force