30 | Formation des Atmosphères. |
Papin, une chaleur capable de les faire rougir, on conçoit que la nouvelle atmosphère arriveroit à un degré de pesanteur tel, que l’eau qui n’auroit pas été vaporisée jusqu’alors, cesseroit de bouillir, & resteroit dans l’état de liquidité ; en sorte que même dans cette supposition, comme dans toute autre de même genre, la pesanteur de l’atmosphère seroit limitée & ne pourroit pas excéder un certain terme. On pourroit porter ces réflexions beaucoup plus loin, & examiner ce qui arriveroit aux pierres, aux sels & à la plus grande partie des substances fusibles qui composent le globe : on conçoit qu’elles se ramolliroient, qu’elles entreroient en fusion & formeroient des fluides ; mais ces dernières considérations sortent de mon objet, & je me hâte d’y rentrer.
Par un effet contraire, si la terre se trouvoit tout à coup placée dans des régions très-froides, l’eau qui forme aujourd’hui nos fleuves & nos mers, & probablement le plus grand nombre des fluides que nous connoissons, se transformeroit en montagnes solides, en rochers très-durs, d’abord diaphanes, homogènes & blancs comme le cristal de roche ; mais qui, avec le temps, se mêlant avec des substances de différente nature, deviendroient des pierres opaques diversement colorées.