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HISTOIRE DE LA MUSIQUE.

la cithare et de telle sorte qu’il est difficile de distinguer les deux instruments, dans les représentations figurées, et de les reconnaître sous les noms multiples que les auteurs leur ont donnés. La lyre était un instrument de moyenne ou même de petite dimension, armé de peu de cordes en général, sept au plus ; la cithare, plus grande, mieux disposée pour la sonorité, était chargée d’un grand nombre de cordes, qui pouvait aller jusqu’à douze.

Le grammairien Pollux a laissé, au iie siècle de notre ère, une liste des instruments de musique de son temps ; sur les vingt-huit instruments à cordes qui sont cités, la lyre et la cithare ont plus de dix synonymes ; mais il ne faut pas donner plus d’importance qu’il ne convient à la multiplicité de ces noms ; chaque pays, chaque ville presque, désignait d’une façon spéciale un instrument partout répandu qui, en somme, restait à peu près le même.

La vieille lyre grecque dont parle Homère s’appelle la phorminx. Elle est d’une construction fort simple. Sur une écaille de tortue est tendue une peau qui sert de table d’harmonie, puis s’élèvent parallèlement deux bras, appelés cornes, reliés par une traverse ; à cette traverse sont attachés des anneaux de cuir, et à ces anneaux de cuir des cordes qui, passant sur un chevalet, viennent se rejoindre au bas de l’instrument et s’attachent à un cordier ; au moyen des doigts, ou d’un petit plectrum en os ou en ivoire, le musicien fait résonner les cordes (fig.11.)

Le nombre de ces cordes fut d’abord en général de quatre, mais successivement ce nombre fut porté à