struments à embouchure, à bec et à anche, c’est-à-dire ce que nous appelons aujourd’hui les flûtes et les hautbois. De plus, les flûtes prenaient leurs noms, non seulement de leur grandeur, de leur forme et de leur timbre, mais aussi de l’emploi spécial auquel elles étaient destinées ; la monaule n’avait qu’un tuyau, l’hémiope possédait des trous qui devaient être bouchés à moitié, la gingrine était une petite flûte au son triste, employée dans les funérailles. Si les jeunes filles sortaient en procession, les flûtes étaient dites parthéniennes ; si les enfants allaient à l’école, les mêmes flûtes devenaient païdiques ; c’étaient les andries ou flûtes graves qui accompagnaient les chœurs d’hommes. La facture n’étant pas très avancée, on avait plusieurs flûtes pour les différents tons. On les faisait en roseau, en lotus, en buis, en os, en bois de cerf, en laurier, en ivoire, en métal d’or ou d’argent. Il ne nous reste, de ces nombreux instruments, qu’un seul spécimen, rapporté par lord Elgin.
FIG. 18. FLÛTE DOUBLE AVEC LA PHORBEIADeux flûtes sont caractéristiques, la flûte de Pan et
la flûte double. Pour emboucher cette dernière et la
faire résonner, de grands efforts étaient nécessaires ;
aussi les Grecs avaient-ils eu l’idée de se garnir les joues
et les lèvres d’une sorte de monture, appelée phorbeia,