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Page:Lavoix - Histoire de la musique, 1884.djvu/62

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HISTOIRE DE LA MUSIQUE.

tel homme pour achever ma ruine, car s’il lui échappait quelques fautes, du moins savait-il les réparer ; mais il fallait un Timothée, ma très chère, pour me mettre au tombeau, après m’avoir honteusement déchirée. — La Justice. Quel est donc ce Timothée ? — La Musique. C’est ce rousseau, c’est ce Milésien qui par mille outrages nouveaux, et surtout par ses fredons extravagants, a surpassé tous ceux dont je me plains. Me rencontrait-il marchant seule en quelque lieu, il me démontait aussitôt et me partageait en douze cordes. » (Plutarque, Dialogue sur la musique, trad. Burette.)

Enfin la quatrième période, de 338 à 50 av. J.-C, est moins riche en artistes producteurs ; mais nous y trouvons d’habiles théoriciens, qui, avec les philosophes, nous instruisent encore aujourd’hui sur l’état de l’art antique. On connaît de reste Pythagore, Platon, Aristote ; mais, pour être moins universellement célèbres, les théoriciens comme Aristoxène, Euclide, etc., n’en ont pas été moins utiles. Plus tard, à l’époque romaine, la Grèce nous donnait encore dans la science musicale Alypius, Bacchius le vieux, Aristide Quintiiien, Claude Ptolémée, etc.

Nous avons résumé aussi rapidement que possible l’histoire de la musique grecque, telle que nous l’ont apprise les monuments figurés, les auteurs anciens et les commentateurs modernes ; mais, pour finir comme nous avons commencé, nous devons avouer en toute franchise qu’en dépit des textes les plus étendus et des hypothèses les plus ingénieuses, tant que l’on n’aura pas retrouvé quelque œuvre entière de musique antique de la bonne époque, bien authentique, bien claire et