Page:Lavoix - Histoire de la musique, 1884.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
78
HISTOIRE DE LA MUSIQUE.

autres : 1o le point ; 2o la virgule ; 3o l’accent grave ; 4o l’accent circonflexe. Ces figures sont tantôt superposées, tantôt placées les unes à côté des autres ; ici, elles sont fines et pointues et on les dit alors saxonnes ; là, elles sont lourdes et carrées, et on les dit lombardes (fig. 28 et 29).

Les premiers manuscrits où nous trouvons les neumes sont du viiie siècle. Les signes sont disposés à hauteurs inégales, au-dessus du texte. La distance plus ou moins grande qui les sépare des mots chantés indique quelle doit être la note.

Les musiciens du moyen âge s’aperçurent bientôt eux-mêmes des inconvénients de cette écriture indécise. Ils eurent l’idée d’indiquer, approximativement du moins, la place des neumes au moyen de points de repère. Ils empruntèrent à l’ancien alphabet musical latin des lettres qu’ils placèrent au commencement de chaque ligne, et tous les signes qui se trouvaient à la hauteur de cette lettre durent représenter la même note. Bientôt cette ligne imaginaire fut remplacée par une ligne réelle, parallèle au texte, portant une lettre indicatrice et sur laquelle devaient venir s’asseoir toutes les notes du même son. Ce fut la lettre F que l’on choisit d’abord pour représenter le fa, puis on lui adjoignit le C, qui indiquait l’ut. La ligne du fa fut peinte en vert, celle d’ut en jaune. Les neumes devenaient déjà plus précis, et cette précision augmenta encore lorsqu’on ajouta les lignes de sol (G), de la (A), de (D), etc., marquées au trait dans le vélin. À partir de ce moment notre écriture musicale était créée, et les lettres romaines sont venues jusqu’à nous sous