Page:Lazare - Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844.djvu/16

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l’autorité supérieure, et demandèrent l’exécution complète des lettres-patentes de 1772. Cette demande fut accueillie favorablement, et le ministre de l’intérieur décida, le 12 juin 1824, que la rue, qui jusqu’alors n’était connue sur les plans que sous le nom de rue projetée, s’appellerait désormais rue Amélie : c’était le nom de baptême de la fille de M. Pihan de Laforest. Enlevée à l’âge de quinze ans, cette jeune personne réunissait toutes les vertus chrétiennes. Mais les clauses insérées dans les lettres-patentes ne furent point exécutées ; des contestations s’élevèrent entre la ville de Paris et les propriétaires du terrain qui devait être livré pour l’exécution complète du percement. Un jugement du tribunal de première instance débouta, en 1826, la ville de ses prétentions, et en 1832, un arrêté du préfet de la Seine a prescrit la clôture à ses deux extrémités de la rue Amélie.

Amelot (rue).

Commence au quai de Valmy ; finit à la rue Saint-Sébastien, no 2. Pas de numéro impair. Ce côté est bordé, dans la plus grande partie de son étendue, par le mur de soutènement du boulevart Beaumarchais ; le dernier pair est 68. Sa longueur est de 654 m. — 8e arrondissement ; la partie comprise entre le quai et la rue Daval est du quartier du faubourg Saint-Antoine, le surplus dépend du quartier Popincourt.

Au mois de mai 1777, le roi ordonna, par lettres-patentes, que les fossés de la ville en toute leur étendue, depuis le pont Saint-Antoine jusqu’au grand égout, seraient remplis au moyen des gravois et des décharges publiques, jusqu’à la hauteur du chemin de la Contrescarpe ; et à six pieds ou environ plus bas que le sol du rempart. Par ces mêmes lettres-patentes, il fut arrêté que les terrains des fossés seraient divisés en plusieurs rues, dont l’une aurait son ouverture dans la demi-lune à l’entrée du faubourg Saint-Antoine et aboutirait à la rue Saint-Sébastien, serait appelée rue Amelot, et aurait 36 pieds de largeur. M. Amelot était en 1777 ministre secrétaire d’état au département de Paris. Ce percement fut effectué en 1781. Une décision ministérielle du 25 messidor an X signée Chaptal, a maintenu sa largeur primitive. Lors de l’exécution du canal Saint-Martin, la partie de la rue Amelot débouchant sur la place de la Bastille a été supprimée. Toutes les constructions riveraines sont alignées. — Égout depuis la rue du Chemin-Vert jusqu’à la rue Saint-Sébastien. Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Amsterdam (rue d’).

Commence à la rue Saint-Lazare, no 120 ; finit à la rue Neuve-de-Clichy, no 9. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 30. Sa longueur est de 615 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

En vertu d’une ordonnance royale du 2 février 1826, MM. Jonas Hagerman et Sylvain Mignon furent autorisés à former sur leurs terrains les rues, portions de rues, de boulevart et place ci-après indiquées : Amsterdam (rue d’), Berlin (rue de), Bruxelles (rue de), Constantinople (rue de), Europe (place d’), Florence (rue de), Fontaine (rue), Gênes (rue de), Hambourg (rue de), Lisbonne (rue de), Londres (rue de), Madrid (rue de), Malesherbes (prolongement du boulevart), Messine (rue de), Miroménil (prolongement de la rue de), Munich (rue de), Naples (rue de), Pétersbourg (rue de Saint-), Plaisance (rue de), Rocher (prolongement de la rue du), Rome (rue de), Tivoli (rue de), Turin (rue de), Vienne (rue de). Ces dénominations furent approuvées par une décision ministérielle du 5 août 1826. L’ordonnance précitée imposa aux impétrants, entre autres conditions, celles de faire établir à leurs frais, de chaque côté des nouvelles voies, des trottoirs en pierre dure, d’une largeur de 2 m. dans les rues de 15 m., et de 1 m. 60 c. dans celles de 12 m. ; de supporter les frais d’établissement de pavage et d’éclairage ; de fermer par des grilles en fer ou par des portes l’entrée des rues qui ne pourraient, quant à présent, avoir de débouchés ; de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris. La rue d’Amsterdam, telle qu’elle avait été autorisée sur les terrains de MM. Hagerman et Mignon, formait deux impasses séparées par le carrefour où viennent aboutir les rues de Londres, de Stockolm et de Tivoli. L’impasse qui prenait naissance à la rue de Tivoli, et dont la longueur était de 141 m., a été prolongée récemment sur les terrains appartenant à divers particuliers, jusqu’à la rue Neuve-de-Clichy. L’autre impasse, qui avait son entrée entre les rues de Londres et de Stockolm, vient d’être continuée jusqu’à la rue Saint-Lazare, en vertu d’une ordonnance royale du 17 juillet 1843, qui a déclaré d’utilité publique l’exécution immédiate de ce percement.

La rue d’Amsterdam doit sa dénomination à la capitale de la Hollande. Sa largeur est fixée à 12 m. Les constructions riveraines sont alignées. La rue de Munich n’a pas été ouverte ; celles de Florence, de Gênes, de Naples et de Turin avaient été tracées seulement sur le terrain. Leur emplacement est occupè aujourd’hui par une partie du chemin de fer de Paris à Saint-Germain.

Anastase (rue Neuve-Sainte-).

Commence à la rue Saint-Paul, no 33 ; finit à la rue des Prêtres-Saint-Paul, nos 6 et 8. Le dernier impair est 3 ; le dernier pair, 6. Sa longueur est de 39 m. — 9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Le titre le plus ancien qui constate l’existence de cette rue est un censier de Saint-Éloy, de 1367, qui l’indique sous le nom de ruelle Saint-Paul.

Nous la croyons pourtant construite bien avant cette époque ; elle doit son nom actuel à une statue de Sainte-Anastase ; la qualification de Neuve ne saurait lui convenir aujourd’hui, attendu qu’elle est beaucoup plus ancienne que la rue Sainte-Anastase, au Marais.