du culte juif, il voulut réparer cet oubli et il convoqua une assemblée de notables juifs dont le rôle devait être de « délibérer sur les moyens d’améliorer la nation juive et de répandre parmi ses membres le goût des arts et des métiers utiles », et d’organiser administrativement le Judaïsme. Un questionnaire fut distribué aux notables Juifs et après qu’il y eut été répondu, l’Empereur réunit un Grand Sanhédrin chargé de conférer aux réponses de la première assemblée une autorité religieuse. Le Sanhédrin déclara que la loi mosaïque contenait des dispositions religieuses obligatoires et des dispositions politiques, ces dernières concernaient le peuple d’Israël lorsqu’il était un peuple autonome, et elles avaient perdu leur valeur depuis que les Juifs étaient répandus parmi les nations ; il défendit de faire, à l’avenir, distinction entre Juifs et chrétiens en ce qui concernait les prêts, et il interdit toute usure.
Ces déclarations montraient que les notables Juifs, appartenant pour la plupart à cette minorité dont j’ai parlé, savaient s’accommoder au nouvel état de choses, mais elles ne pouvaient en rien faire préjuger des dispositions de la masse. Là Napoléon se trompa ; son amour de l’ordre, du règlement et de la loi, sa croyance à leur efficacité l’abusa. Il s’imagina, sans doute, qu’un Sanhédrin était un concile, il n’en était rien. Les décisions du Sanhédrin n’avaient absolument que la valeur d’opinions personnelles, elles n’engageaient nullement les Juifs, elles n’avaient aucune autorité et il n’était pas de sanc-