ment celte et à l’élément ibère, l’élément juif contribua aussi, en se mélangeant à d’autres, à former les agglomérations qui se sont alliées plus tard pour constituer les nations modernes. Dans ce vaste creuset que fut l’Asie Mineure, creuset où se fondirent les peuples les plus divers, le Juif vint aussi s’abîmer et disparaître. À Alexandrie les Juifs, lentement hellénisés, firent de la cité un des centres les plus actifs de la propagande chrétienne. Ils furent parmi les premiers à se convertir, ils formèrent le noyau de l’Église primitive, à Alexandrie, à Antioche, à Rome et, lorsque les Ébionites disparurent, ils furent absorbés partout par la masse des convertis grecs ou romains.
Durant tout le moyen âge, le sang juif se mêla encore au sang chrétien. Les cas de conversion en masse furent extrêmement nombreux et le relevé serait intéressant à faire, de ceux qui, comme les Juifs de Braine[1], comme ceux de Tortose[2], comme ceux de Clermont convertis par Avitus, comme les vingt-cinq mille baptisés, dit-on, par saint Vincent Ferrer, disparurent au milieu des peuples parmi lesquels ils vivaient. L’Inquisition, si elle empêcha la judaïsation, ou si, du moins elle essaya de l’empêcher, favorisa cette absorption des Juifs et si les antisémites chrétiens étaient logiques, ils maudiraient Torquemada et ses successeurs, qui aidèrent à souiller la pureté aryenne par l’adjonction du Juif.