Page:Lazare - L’Antisémitisme, 1894.djvu/285

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de tous les peuples, celui qui présente les variétés les plus grandes, et cette prétendue race dont amis et ennemis s’accordent à vanter la stabilité et la résistance nous présente les types les plus multiples et les plus opposés, puisqu’ils vont du Juif blanc au Juif noir, en passant par le Juif jaune, sans parler encore des divisions secondaires, celles des Juifs aux cheveux blonds ou rouges, et celles des Juifs bruns, aux cheveux noirs.

Par conséquent, le grief ethnologique des antisémites ne s’appuie sur aucune base sérieuse et réelle. L’opposition des Aryens et des Sémites est factice ; il n’est pas vrai de dire que la race aryenne et la race sémitique sont des races pures, et que le Juif est un peuple un et invariable. Le sang sémite s’est mélangé au sang aryen et le sang aryen au sang sémite ; Aryens et Sémites ont tous deux reçu encore l’adjonction du sang touranien et du sang chamite, nègre ou négroïde, et dans la Babel de nationalités et de races qu’est actuellement le monde, la préoccupation de ceux qui cherchent à reconnaître dans leurs voisins quel est l’Aryen, le Touranien et le Sémite, est une préoccupation oiseuse.

Malgré cela, il est une part de vérité dans le grief que nous avons examiné, ou plutôt les théories des antisémites sur l’inégalité des races et sur la supériorité aryenne, les préjugés anthropologiques, en un mot, sont le voile qui couvre quelques-unes des réelles causes de l’antisémitisme.

Nous avons dit qu’il n’y a pas de races mais il